1/NON au débat du 5 avril, « Islam et laïcité », voulu par l’UMP NON au discours d’Etat raciste et xénophobe (communiqué du MRAP). 2/ Pour ces raisons, tu comprendras (JFrançois Copé) que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille.

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NON au débat du 5 avril, « Islam et laïcité », voulu par l’UMP

NON au discours d’Etat raciste et xénophobe

  • Après le pseudo débat sur l’identité nationale – lancé le 2 novembre 2009 par Eric Besson – qui avait fortement contribué à libérer la parole raciste,
  • – Après le discours de Brice Hortefeux du 28 juillet 2010 contre les Roms, annonçant les destructions d’habitats précaires et expulsions vers l’ Europe de l’Est ,
  • – Après le discours de Grenoble du 30 juillet 2010 de Nicolas Sarkozy, assimilant immigration et insécurité,
  • – Après la volonté du ministre de l’Education Luc Chatel de mettre à l’écart les mères portant le foulard de tout accompagnement de sorties scolaires,
  • – Après les tentatives présidentielles de remise en cause du droit du sol, finalement abandonnées par l’Assemblée Nationale
  • – Après la réintroduction par l’Assemblée Nationale d’une manifestation de volonté pour que les jeunes de 18 ans, nés en France de parents étrangers, puissent acquérir la nationalité française,
  • – Après qu’une vingtaine de personnalités en colère de la Mosquée de Paris, dont le recteur Dalil Boubakeur, aient appelé le 10 mars à annuler le débat sur la « laïcité », promu par Jean-François Copé, et lancé un « appel pour la dignité de l’islam en France »,
  • – Après les propos provocateurs de Claude Guéant, nouveau ministre de l’Intérieur, déclarant le 17 mars que les Français ont parfois le « sentiment de ne plus être chez eux », à cause d’une « immigration incontrôlée »  puis, le 24 mars sur I-Télé, que non seulement les agents du service public « ne doivent pas porter de signes religieux, manifester une quelconque préférence religieuse mais les usagers du service public ne doivent pas non plus »,
  • – Après les récentes discordances gouvernementales à propos du débat de l’UMP du 5 avril, dont l’emprise et la durée n’ont cessé de rétrécir au gré des difficultés politiques de la majorité, en particulier à l’issue des élections cantonales,Le nouveau débat, en instrumentalisant une fois de plus le principe de laïcité, stigmatise et met à l’écart les citoyennes et citoyens musulmans, renforce le racisme islamophobe qui est lourd de périls pour le vivre ensemble et trouve des boucs émissaires pour faire oublier la question sociale et la crise économique qui creuse encore les inégalités.En chassant sur les terres du front national, pour des raisons bassement politiciennes et électoralistes, le gouvernement actuel et le chef de l’Etat, relayés par de nombreux media, franchissent toujours plus les garde-fous qui séparaient la droite républicaine de l’extrême-droite raciste et xénophobe, accélèrent la lepénisation des esprits et ainsi renforcent la montée du front national.Le MRAP tient à souligner que ce débat, en alimentant les peurs irrationnelles et les fantasmes, dresse des citoyens les uns contre les autres, favorise le repli, met gravement à mal le vivre ensemble.

    Le MRAP appelle à un sursaut général pour faire échec au projet néfaste du 5 avril. Il appelle à une forte mobilisation de toutes et tous – en particulier par la création de collectifs locaux – pour préparer activement la manifestation nationale du samedi 28 mai « contre le racisme, la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans papiers ».

    Paris, le 30 mars 2011.


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Réponse d’un « ami musulman » à la lettre de Jean-François Copé

 » Pour ces raisons, tu comprendras que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille. Fais-moi signe quand tu auras repris tes esprits et que les choses se seront un peu calmées vers chez toi. « 

Jean-François Copé arrive au siège de l'UMP pour une conférence de presse après le premier tour des cantonales, le 21 mars 2011 (Benoît Tessier/Reuters).

Cher Jean-François,

J’ai lu avec grand intérêt la lettre que tu m’as adressée dans L’Express et, puisque nous sommes désormais amis, permets-moi de te tutoyer et de te dire les choses en toute franchise.

D’abord je dois te confier que chez moi (en France avant que tu demandes), ce n’est pas comme ça que l’on traite ses amis. On ne fait pas un débat pour savoir comment nos amis devraient s’habiller ou s’exprimer. On ne se mêle pas de leur vie religieuse et on ne se permet pas de dire à leur fille que sa robe est trop longue. Ce serait très déplacé, tu en conviendras.

On ne se sert pas non plus de ses amis pour gagner des élections. On ne salit pas leur dignité et on ne leur porte pas préjudice, même si ça fait monter l’audimat au radio-crochet du coin…

Tu dis vouloir m’aider à combattre les préjugés à mon sujet, mais c’est toi qui les alimentes à chaque fois que tu prononces les mots islam, menace et laïcité dans la même phrase. Je ne t’ai rien demandé et je n’ai pas besoin de ton aide. Je veux juste que tu me laisses en paix.

Le jour où tu auras vraiment envie d’avoir une conversation avec moi, retrouve moi autour d’un bon repas, sans caméras si possible, comme ça tu pourras me regarder dans les yeux te dire le fond de ma pensée.

D’ici là, si vraiment tu t’ennuies et qu’il te reste de l’énergie, je peux t’indiquer un certain nombre de problèmes qui requièrent toute ton attention dans le pays : à commencer par le fait qu’il manque du travail à beaucoup de nos concitoyens et que les gens ne se parlent quasiment plus depuis que toi et ton équipe tenez le micro.

J’aimerais aussi répondre point par point à un certain nombre de remarques que tu fais dans ta lettre et qui, si l’un de nos amis la lisait, risqueraient de l’induire quelque peu en erreur.

Qui « défigure » l’islam ?

Quand tu dis que notre foi, l’islam, est « défigurée dans l’opinion par des comportements ultraminoritaires », ce serait bien de rappeler que cette « opinion » se construit moins à partir de la réalité que du discours politique et médiatique auquel, il me semble, tu participes un peu (note ce doux euphémisme que l’amitié t’offre en privilège).

Toi qui as depuis fort longtemps renoncé à la langue de bois et à la stratégie politique, tu devrais savoir qu’il ne convient pas de dire une chose et son contraire d’une interview à la suivante. On pourrait t’accuser de tenir un double discours ce qui, par les temps qui courent, reviendrait à te bannir de la sphère publique où tu sembles t’épanouir.

Plus loin dans ta lettre, tu parles de mon grand-père mais tu confonds probablement, c’est celui d’un autre qui est mort à Verdun. Le mien a combattu à Al Alamein en Egypte, dans une guerre qui n’était pas la sienne. Du côté de maman, ils étaient plutôt vers Alger, où ils ont pu découvrir les joies de l’électricité dans les années 50.

C’est vrai que tout ça fait partie du passé… mais je suis bien content que tu fasses avec moi ce devoir de mémoire qui nous rappelle d’où nous venons et ce qui nous unit, tout en nous permettant de tirer des enseignements qui nous éviterons de répéter les mêmes erreurs. Comme par exemple de stigmatiser une partie de nos concitoyens pour des objectifs politiques.

L’alibi de la laïcité

Tu voudras bien m’expliquer aussi pourquoi dès que tu parles d’islam, tu te sens obligé d’invoquer la laïcité pour dire quelque chose de pas sympa juste après.

Si tu n’aimes pas les barbes et les foulards, libre à toi d’exprimer ton opinion. Nul besoin de faire comme tous ceux qui, pour légitimer leur rejet des formes visibles de l’islam, se drapent sous la cape de la laïcité en espérant y trouver une respectabilité à leur racisme d’autrefois.

Je sais bien que tu n’en fais pas partie, toi qui poursuit des objectifs « empreints de paix et de respect », mais c’est tout de même dans ton camp qu’on entend des gens parler de « croisades », de la « France [qui] doit rester la France », et du jeune musulman dont on veut « qu’il travaille, qu’il ne parle pas verlan et qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers ».

Si c’est toi le chef de cette belle équipe d’esprits éclairés, je te souhaite bien du courage. C’est bien d’avoir une opinion. C’est mieux d’avoir la vérité. Or notre vérité commune est dictée par la loi de notre pays et il se trouve justement qu’en 1905, une loi a été votée pour établir le principe de laïcité que les polémistes (contre lesquels tu fais bien de t’insurger) ressassent à tort mais surtout à travers sans vraiment l’avoir lue.

Laïcité=liberté (y compris de porter la barbe)

Et que dit-elle cette loi ? Elle dit que nous sommes libres. Libres de choisir en conscience notre religion et de la vivre comme bon nous semble, sans faire de prosélytisme et sans devoir la cacher ou la renier dans la sphère publique. Libres de s’habiller comme il nous plaît, de porter une barbe ou de se couvrir la tête si on le souhaite. Libres de prendre notre place au sein de la République comme nous l’avons fait jusqu’ici en l’enrichissant de notre travail, de nos idées et de nos espoirs.

Aucune instance musulmane n’a réclamé le changement de cette loi. Aucun musulman n’a demandé un privilège dont serait exclu l’un de ses concitoyens.

Nous demandons, et la majorité de nos concitoyens avec nous, le strict respect de la loi de 1905. Sans cadres ni contraintes supplémentaires et sans polémiques pour venir, chaque jour un peu plus, restreindre nos libertés et nos droits fondamentaux.

Citoyens comme les autres

Mon cher Jean-François, à trop vouloir nous aider, tu risques de nous causer du tort en faisant croire qu’il y a une spécificité islamique qu’on aurait jusque là ignorée. Il n’en est rien. Nous sommes des citoyens comme les autres, acteurs anonymes des changements et des sacrifices que doit concéder notre pays aujourd’hui.

Ta famille politique n’est pas étrangère à cette situation (mais bon, on ne choisit pas sa famille…). Ce serait malheureux de donner ainsi raison à ces mauvaises langues que j’entends déjà dire qu’avec des amis comme toi …on n’a pas besoin d’ennemis.

Pour ces raisons, tu comprendras que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille. Fais-moi signe quand tu auras repris tes esprits et que les choses se seront un peu calmées vers chez toi.

Je termine en te rappelant que le respect, c’est d’accepter l’autre tel qu’il est et non tel qu’on voudrait qu’il soit, avec ses différences. Il serait bon que tu t’en souviennes désormais, avant d’invoquer une idée de fraternité que tu piétines chaque jour.

Ton ami, Marwan Muhammad.

Photo : Jean-François Copé arrive au siège de l’UMP pour une conférence de presse après le premier tour des cantonales, le 21 mars 2011 (Benoît Tessier/Reuters).

Par Marwan Muhammad | Auteur de « Foul Express » et porte-p… | 31/03/2011 | 09H20

Billet mis en ligne par D.R. (DS Cgt Tyco Electronics France SAS)

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COLLECTIF CHAMBÉRIEN UNITAIRE INTERPRO ET CITOYEN: 140ème anniverssaire de la « Commune de Paris ». « Tout ça n’empêche pas, Nicolas, que la Commune n’est pas morte »;

Chambé
en Lutte

LE BULLETIN DE CEUX QUI NE BAISSENT PAS LES BRAS

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CEL spécial commune 18 mars 2010

 

 

 

 

 

 

Billet mis en ligne par D.R. (DS Cgt Tyco Electronics France SAS)

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LA MORT AU TRAVAIL! 1/ Stage France Telecom : « courbe du deuil » et casse du salarié. 2/ La « courbe du deuil » de France Télécom à France Télévisions. 3/ TRAVAILLER TUE EN TOUTE IMPUNITÉ (FONDATION COPERNIC).

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LesInrocks.com

Stage France Telecom : « courbe du deuil » et casse du salarié

Par Bernard Nicolas | LesInrocks.com | 01/10/2010 | 09H56

 

Un ancien directeur régional raconte le plan machiavélique de l’entreprise pour faire partir 22 000 personnes du groupe sans avoir à les licencier.

C’était en 2006. La femme, cadre supérieure chez France Télécom, entre comme une fusée dans le bureau de son supérieur hiérarchique :

« Je te préviens, ici, il n’y a ni micros ni caméras. Je suis mandatée au plus haut niveau pour te dire que tu n’as plus rien à attendre de l’entreprise. On fera tout pour que tu partes, sinon, on te détruira ! »

Puis elle sort du bureau, laissant son chef, Christian, halluciné. Ce directeur régional de France Télécom, qui dirigeait 13 000 personnes, a longtemps hésité avant de nous raconter ce qui va suivre.

Il a 57 ans. Il sait qu’il est le premier responsable à révéler ce qu’il a vu dans son entreprise. Ce qu’il décrit ? La mise en pratique, au sein du groupe France Télécom Orange, d’un management qui fait souffrir les salariés.

Ce mois de septembre, cinq d’entre eux se sont encore donné la mort, portant à 58 le total des suicides depuis trois ans.

« Selon nos patrons, on est trop nombreux ici »

Christian se souvient du jour, en 2004, où 200 cadres et directeurs se sont retrouvés à Paris dans un amphithéâtre. Didier Lombard, le pdg de l’époque, leur présente le nouveau visage de l’entreprise :

« Je vous préviens : les choses vont changer ! Je viens vous présenter ma nouvelle équipe. Elle va jouer dans un registre que vous ne connaissez pas : ça va être “Le Bon, la brute et le truand”.

Le bon, il n’est plus là. La brute, continue-t-il en désignant le numéro 2 du groupe, Louis-Pierre Wenes, c’est lui. Et le truand, pointant du doigt le DRH Olivier Barberot, le voici ! »

Derrière la blague, Didier Lombard annonce le scénario pour les trois ans à venir : faire partir 22 000 personnes du groupe sans avoir à les licencier.

Voici la recette :

  • on incitera des salariés à démissionner,
  • on en mutera dans d’autres secteurs de la fonction publique,
  • on signera des congés de fin de carrière.

Dans la salle, Christian est bon public. Le rachat d’Orange en 2000 a plombé les comptes. La concurrence est féroce. Pour survivre, il faudra bien réduire les effectifs. Christian sait qu’il va recevoir des directives pour réaliser le projet du PDG : le plan Next.

Quelques jours plus tard, cinq ingénieurs qu’il dirige sont appelés à Paris pour suivre un stage de management. Le jour de leur départ, Christian voit l’un d’eux, Philippe, embrasser son collègue et proche ami Serge. Dix jours plus tard, Philippe revient de son stage.

« Au premier regard, je vois qu’il n’est plus le même. Il me regarde différemment. Il nous regarde tous différemment. »

Philippe retrouve son ami Serge au déjeuner, qui lui demande comment s’est déroulé son stage.

– « Je t’expliquerai les nouvelles règles, répond Philippe. Je passe manager. Tout doit changer ».

– « Comment ça, tout doit changer ? »

– « Tu le verras rapidement. Selon nos patrons, on est trop nombreux ici. »

« On va leur faire comprendre que l’entreprise est en guerre »

Informé de cet échange, Christian convoque Philippe pour une explication. Elle se déroule dans le bureau de Christian, avec sa table en verre, son canapé, sa table basse ; mobilier corporate lisse et froid comme un bar à sushis. Christian harponne Philippe :

– « Tu as dit à Serge qu’on était trop nombreux, ici. Ça veut dire quoi ? »

– « Toi qui es dans la hiérarchie, tu dois connaître : c’est le plan Next. Je fais partie des quatre mille qu’on a sélectionnés pour l’appliquer sur le terrain.

J’ai un objectif clair : dans trois mois, on doit être dix ingénieurs de moins sur les trente que nous sommes. »

Pour virer les dix ingénieurs, Philippe annonce :

– « On va leur faire comprendre que l’entreprise est en guerre et que dans toute guerre, il y a des morts. Et que bouger, accepter le changement, c’est la vie. »

– « C’est ça qu’on t’a appris dans le stage ? »

– « Entre autres. »

Dans l’open space, on commence à se regarder de travers

Devenu manager, Philippe applique dans son équipe le plan Next.

  • L’open space qu’il anime est tourneboulé comme un cube.
  • Stéphane, invisible ingénieur d’une équipe commerciale, dirige soudain Rodolphe, qui était son supérieur la veille.
  • Thierry, un cadre qui refuse la promotion qu’on lui impose, se voit rétrogradé et placé sous l’autorité d’un de ses subalternes.
  • Philippe ordonne, place et déplace les employés.

Dans l’open space, on commence à se regarder de travers. Des camps se forment. On se parle moins à la cantine. Dans son bureau, Christian reçoit des appels de sa direction parisienne.

« On me conseille de fixer des objectifs inatteignables, pour pouvoir dire au collaborateur : “Je suis désolé, mais là, on ne peut plus continuer avec toi…” »

Peu à peu, des infos lui parviennent des boutiques, des centres d’appels, des open spaces chamboulés par le plan Next : ça va mal.

Les salariés commencent à faire des dépressions. Des formules comme « au bout du rouleau », « envie de suicide » remontent jusqu’à lui. Il décide d’alerter Paris et envoie des courriers électroniques à la DRH du groupe.

La bataille d’Angleterre étudiée pendant un stage de management

Christian ne reçoit aucune réponse. Jusqu’à ce matin de 2006 où Simone, membre de son équipe d’encadrement, débarque en trombe dans son bureau pour lui déclarer que sa hiérarchie ne veut plus de lui.

A dater de ce jour, des cadres sous les ordres de Christian passent devant lui sans le regarder. Il se demande comment Philippe, bon et solidaire, a pu devenir en dix jours un manager capable de muter, tel un pion, un collègue avec qui il déjeune à midi.

Il imagine de redoutables techniques de lavage de cerveau. Il en parle à Oscar, un cadre de la direction parisienne du groupe, qui lui a gardé son amitié. Christian ne peut pas mieux tomber : Oscar a participé au fameux stage où l’on a formé Philippe aux techniques pour mobiliser les employés et leur « faire accepter le changement ».

Un soir, loin des bureaux, Oscar lui donne les fiches pédagogiques qu’il a reçues comme Philippe lors de leur stage parisien dans les locaux d’Obifive, une société internationale de coaching en management. Il découvre un curieux schéma.

Un plan de la bataille d’Angleterre de 1940, qui vante la « précision » et la force de « l’exécution conforme » des avions de chasse allemands. Intrigués, nous demandons un rendez-vous à Céline Lerenard, la directrice associée d’Obifive :

– « Ce n’est pas un peu bizarre, de comparer les concurrents de France Télécom à des avions allemands ? »

– « Vous avez mal compris. On voulait faire ressortir la solidarité qui existait entre les pilotes et les mécaniciens de la Royal Air-Force. »

– « Pardon, mais ça, ça n’est écrit nulle part. Ce qu’on voit, ce sont des avions de la Luftwaffe bombardant des villes en Angleterre. »

– « Alors vous avez mal compris. »

Des témoins, des employés de France Télécom qui ont participé au stage, racontent une autre histoire :

« Les formateurs expliquaient que nous étions en guerre. D’abord, on nous montrait l’Angleterre prise en tenailles par les nazis. Ensuite, on nous montrait Orange prise en tenailles par Free, par Bouygues et par Nokia… »

« Les phases du deuil » des dépressifs programmés

Nous rencontrons Bruno Diehl à Paris. Conseiller en management de l’équipe du PDG de France Télécom jusqu’en 2007, il a écrit en mai 2010 un livre montrant comment, à partir de l’an 2000, un management déshumanisé a plombé l’entreprise. Diehl était en relation avec des formateurs qui animaient les stages de management. Il nous décrit des stages efficaces et vivants, concrets, pleins d’exercices pratiques inspirés de la réalité.

Par exemple, on proposait aux stagiaires de réduire de moitié les effectifs de leur plate-forme : 25 personnes à faire partir.

  • Sur ces 25 personnes, un homme avait une mère atteinte d’une maladie grave. Il va la voir chaque jour et sa mutation doit l’envoyer à plus de 100 kilomètres.
  • Exercice : « Comment vous y prenez-vous pour le faire partir ? » Après quoi, le formateur donnait la réponse.
  • Il faut, disait-il, faire comprendre avec humanité l’importance de ce choix : soit le collaborateur emmène sa mère avec lui, soit il démissionne pour rester auprès d’elle.
  • « Culpabilisé, le collaborateur prendra lui-même la bonne décision : démissionner. »

Christian découvre un second document. Celui-là prouve que France Télécom savait que ses employés allaient inévitablement perdre leurs repères, puis leur moral.

C’est une belle courbe, signée Orange et Orga Consultants, une autre société de coaching en management. Elle s’intitule « Les phases du deuil ». Cet outil devait permettre au manager de comprendre l’état psychique du salarié qui subit une mutation forcée dans une ville éloignée ou dans un autre service.

 Document distribué pendant les stages de management pour suivre l'état psychique du salarié après l'annonce de sa mutation.

La « courbe du deuil » définit six étapes :

  1. l’annonce de la mutation,
  2. le refus de comprendre,
  3. la résistance,
  4. la décompression,
  5. la résignation,
  6. l’intégration du salarié.

Le manager est averti :

  • en phase 3, la « résistance », l’employé peut se livrer à des actes de sabotage.
  • Puis en phase 4, la « décompression », il va chuter dans le désespoir et la dépression. La légende, sous la courbe, conseille au manager de faire entendre à son employé dépressif que « l’évolution des besoins est à la source du changement ». En français, que sa mutation est inévitable.

Ces dépressifs programmés, Christian en a repéré plusieurs au sein de la boîte. Ce que les dirigeants n’avaient pas prévu, c’est que 58 d’entre eux, au lieu de se laisser accompagner par leur manager jusqu’en phase 6, celle de « l’acceptation du changement », iraient jusqu’au suicide ou à la tentative de suicide. Dans son bureau, à Arcueil, Val-de-Marne, nous interrogeons la directrice exécutive adjointe du groupe France Télécom Orange, Delphine Ernotte.

– « Qu’est-ce qu’un outil comme la “courbe de deuil” vient faire entre les mains d’un manager ? »

– « Ce qu’on voulait, c’était accompagner au maximum les employés. Mais peut-être était-ce maladroit. »

– « Vous aviez prévu des dépressions : c’est écrit dans les documents. Vous auriez pu prévoir que certains allaient craquer, non ? »

– « Non. On ne l’a pas du tout imaginé. »

Un matin de 2007, Christian est convoqué place d’Alleray, à Paris, le siège du groupe. Sur le courrier recommandé, aucun détail sur le motif de la convocation. Une fois sur place, il cogne à la porte du DRH du groupe, Olivier Barberot, qu’il connaît et qu’il tutoie. Mais Barberot ne le reçoit pas comme d’habitude. Il le vouvoie :

« Monsieur, vous deviez vous présenter hier, vous ne l’avez pas fait. Cela nous contraint à engager une procédure disciplinaire. A moins que vous n’acceptiez de signer votre départ de l’entreprise. »

Christian écoute le DRH, accompagné d’un assistant, lui vanter l’intérêt d’un départ à l’amiable. Au bout de quelques phrases, Christian explose :

« Je n’imaginais pas que vous étiez capables d’une saloperie pareille ! Vous êtes des salauds mais vous avez gagné : je ne veux plus vous voir. Je ne veux plus travailler avec des gens comme vous. »

Puis, sur ces mots, Christian signe son départ, quitte l’immeuble en pleurant et prend le chemin d’une autre vie.

Fin des stages de management chez Obifive et Orga Consultants

Après la révélation, l’an dernier, du scandale des suicides en série, Olivier Barberot, qui gérait la carrière de 200 000 employés du groupe, a été déplacé au poste de PDG d’une filiale de 750 personnes. Nous n’avons pas réussi à le joindre pour entendre sa réponse au récit de Christian. Mais nous avons pu parler au téléphone à un communicant du groupe France Télécom Orange.

Nous l’informons que Les Inrocks ont recueilli le témoignage d’un de leurs anciens directeurs régionaux, et que celui-ci, pour ne pas exposer sa nouvelle carrière, préfère taire son nom dans l’immédiat.

« Ne connaissant pas ce monsieur, il nous est difficile de répondre à ce qu’il dit avec précision. Des dérives dans la politique d’objectifs ? Oui, il y en a eu. Qu’à un endroit, ça ait pu exister, c’est possible. Mais il ne faut pas généraliser. Cela ne relève d’aucune politique malsaine. »

Ce mois de septembre, les suicides continuent chez France Télécom. Pour corriger ses erreurs, la direction réforme. Le nouveau PDG, Stéphane Richard, a confirmé la fin des mutations forcées du personnel, le retour à un management plus humain.

On nous assure qu’il n’y a plus de contrats avec Obifive et Orga Consultants. Ces sociétés de coaching ne formateront plus les managers du groupe avec la bataille d’Angleterre et la « courbe du deuil ».

En partenariat avec LesInrocks.com

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La « courbe du deuil » de France Télécom à France Télévisions

Par Nolwenn Le Blevennec | Rue89 | 16/02/2011 | 12H18

 

Elisabeth Kübler-Ross (EKR), surnommée sainte Elisabeth ou « gourou des plus fragiles », n’aurait probablement pas aimé ça. La psychiatre américaine, décédée en 2004, a modélisé les phases qui suivent l’annonce du diagnostic d’une maladie terminale. Son travail a souvent été plagié et récupéré. Récemment, par des cabinets privés qui conseillent des boîtes en crise comme France Télécom ou France Télévisions.

"Les Derniers Instants de la vie" d'Elisabeth Kübler-Ross.Dans « Les Derniers Instants de la vie » (« On Death and Dying »), publié à la fin des années 60, la psychiatre, qui a longtemps travaillé sur la fin de vie et les soins palliatifs, a notamment défini les « cinq phases du deuil » :

  • déni,
  • colère,
  • marchandage,
  • dépression,
  • acceptation.

Par extrapolation, ce processus a été calqué et transposé à toute forme de perte ou de traumatisme : la mort d’un proche, un divorce, l’emprisonnement, etc.

France Télé rebaptise la courbe d’EKR « Processus de conversion »

Le monde du travail s’en est également emparé. Peut-être parce que le modèle est simple (en cinq points) et se termine sur une note relativement positive (l’acceptation), il plaît beaucoup aux cabinets de conseil en management. Ils s’en inspirent et dessinent des courbes à destination des cadres dirigeants. Ce modèle est communément utilisé en cas de réorganisation (licenciement, mutation).

Une courbe inspirée des travaux d’EKR a déjà été mise en cause dans la série de suicides qui a touché France Télécom. Le titre du document transmis à ses cadres par Orga Consultants : « Le Positionnement du salarié, les phases du deuil ». La société de coaching en management avait d’ailleurs ajouté, aux phases décrites par la psychiatre, une sixième étape très encourageante : celle de « l’intégration ». Son PDG était en rendez-vous extérieur au moment où nous avons essayé de le joindre. (Voir le graphique)

 Le graphique utilisé par Orga Consultants, inspiré des travaux d'Elisabeth Kübler-Ross..

Le tract syndical de France Télévisions contre l'utilisation du graphique de France Télécom.Ce mardi, une syndicaliste de France Télévisions a fait parvenir à Rue89 un tract qui dénonce une nouvelle utilisation de ce document :

« Incroyable, le syndrome France Télécom à France Télévisions ! »

Le graphique est cette fois baptisé « Processus de conversion ». Il a été distribué, récemment, par le cabinet Korda & Partners aux dirigeants de l’entreprise audiovisuelle, dans le cadre d’une formation continue. (Télécharger le tract)

Pour la CFDT, « c’est planifié »

Patrice Christophe, syndicaliste de la CFDT et co-auteur du tract, rappelle que la restructuration du groupe se passe très mal, « avec beaucoup de stress et de mal de vivre » :

« La direction a signé avec nous un accord sur les risques psycho-sociaux. En parallèle, elle fait appel à un cabinet de conseil privé qui apprend aux cadres à faire passer leurs employés de l’état de révolte à celui de résignation. C’est froid et planifié. C’est machiavélique. »

Autre Patrice, autre discours. Patrice Papet, directeur délégué à l’organisation et aux ressources humaines de France Télévisions, relativise :

« Ce cabinet de conseil intervient depuis environ cinq ans chez nous. Leur collaboration est bien antérieure au processus de restructuration. Je ne crois pas que les formateurs préconisent ces méthodes à nos cadres, mais qu’ils leur présentent les outils qui ont traversé l’histoire des ressources humaines. »

Il assure que cette courbe n’a plus été présentée « depuis cet été » lors de séminaires.

« Les managers ne sont pas des psychiatres »

Patrice Papet comprend néanmoins qu’on puisse s’interroger sur la façon dont cette courbe est interprétée par des managers, qui n’ont aucune formation à la psychologie du travail :

« Je n’adhère pas totalement à cette méthode. Je ne suis pas de cette école. »

Quand on lui explique la situation, le docteur Brigitte Font-Le-Bret, psychiatre, souffle d’exaspération (elle pense que les suicides de France Télécom n’ont servi à rien) :

« C’est très grave, parce que les managers ne sont pas des psychiatres. Ils ne connaissent pas la gravité de ces mots. Derrière la dépression, il y a le risque de suicide. En ont-ils conscience ? Si oui, c’est encore plus grave. Cela veut dire qu’ils ont conscience de faire courir des risques de mort à leurs salariés. »

Puis, la spécialiste qui accueille des salariés en souffrance, ajoute :

« Une restructuration ne devrait pas ressembler à l’annonce d’une mort imminente ou alors il faut la revoir ! »

« La courbe n’est qu’un exemple de ce que nous avons trouvé »

Quant à Valérie Tarrou, psychologue du travail et auteur du blog Observatoire indépendant santé et travail :

« C’est tout à fait déplacé d’utiliser cette courbe dans le cadre d’une réorganisation. Cela renvoie le problème à la sphère privée. Cela dit : “Ton employé va mal, mais il va s’en remettre tout seul, en faisant un travail sur lui.” Pourtant, il y a plein de choses à faire au sein de l’entreprise comme l’instauration de groupes de parole. »

Chez Korda & Partners, on explique :

« Il s’agit d’un outil utilisé classiquement, dans les entreprises, pour aider à mieux comprendre les réactions humaines observées lors d’un changement organisationnel. […]

Tout dépend de la façon dont vous présentez les documents. Ils ne sont pas distribués comme ça, mais bien contextualisés, introduits et expliqués. »

Patrice Christophe, le syndicaliste CFDT, annonce quant à lui qu’il a mis la main sur d’autres documents, qu’il va bientôt dévoiler :

« Nous avons choisi la courbe, parce que c’était le plus significatif. Mais, ce n’est qu’un exemple de ce que nous avons trouvé. »

D’autres schémas copiés-collés de livre de psycho ?

Ailleurs sur le Web

3/3


Travailler tue en toute impunité…

Le constat est sans appel : le travail rend malade et tue. Le nombre de maladies professionnelles a explosé, passant de 13 658 en 1996 à 52 979 en 2005.

La course au profit, de moins en moins entravée, sème la maladie et la mort. La mise en danger d’autrui par des choix de politique économique bénéficie d’une incroyable mansuétude. Les condamnations restent rares, et trop souvent symboliques. Trop souvent les procédures relatives aux accidents mortels du travail sont classées sans suite. Trop souvent les condamnations ne touchent que les employeurs en bout de chaîne de sous-traitance, tandis que les grands donneurs d’ordre, dont la responsabilité dans l’organisation du travail est pourtant essentielle, ne sont qu’exceptionnellement concernés.

La Fondation Copernic analyse dans ce livre le contexte d’une telle mansuétude. Elle propose des pistes pour faire de la question de la santé au travail une question politique au sens plein du terme.

Travailler tue aujourd’hui impunément : pour combien de temps encore ?

PDF - 226.5 ko
Extrait (chapitre 1)

Pour lire un extrait de l’ouvrage (chapitre I de la première partie), consulter le doc en pdf ci-contre.


Les auteur-e-s :

Louis-Marie Barnier, sociologue, syndicaliste, ancien secrétaire de CHS-CT

Laurent Garrouste, juriste, spécialiste en droit du travail

Caroline Mécary, avocate au barreau de Paris

Willy Pelletier, sociologue à l’université de Picardie

Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche à l’Inserm, directrice de GISCOP 93

Table des matières

«  Travailler tue en toute impunité… pour combien de temps encore  ?  »

Première partie

Introduction. Pourquoi une campagne  ?

[1] La santé au travail, mise en perspective Une organisation du travail qui met le salarié sous pression Du côté des femmes, le déni Sans-papiers  : des accidents clandestins L’amiante, une lutte emblématique

[2] Lutter pour la santé au travail

[3] Obtenir justice Les difficultés du pénal Indemnisation versus condamnation  ? La mise en danger de la vie d’autrui Une dimension internationale Le rôle déterminant de la sous-traitance

[4] Propositions L’institution judiciaire  : pierre angulaire d’un changement de perspective Représentation du personnel et droit à la négociation collective En finir avec les conditions de travail nocives en garantissant le droit à l’emploi En finir avec la précarité Pour une loi sur la sous-traitance Pour un service public de médecine du travail Renforcer l’inspection du travail

Deuxième partie

Témoignages

Troisième partie

Contributions

Ressource


Parution : juillet 2009

Pages : 116 pages

Format : 105 x 165

ISBN : 978-2-84950-226-6

Acheter en ligne chez Syllepse

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Nicolas Sarkozy et les magistrats, la rupture: c’est aussi le peuple français dans son ensemble qui veux la rupture avec le MONARQUE et sa politique injuste.

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A VOIR DANS LA PRESSE:

Le Point.fr – Publié le 08/02/2011 à 11:03 – Modifié le 08/02/2011 à 11:57

MAGISTRATURE – Le mouvement de protestation s’étend à 90 juridictions

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Notre action est « portée par la base », répondent les magistrats au gouvernement

LEMONDE.FR avec AFP | 08.02.11 | 10h47

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L’HUMANITÉ

Vent de révolte chez les magistrats

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Billet mis en ligne par D.R. (DS Cgt Tyco Electronics France SAS)

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FRANCE/ MANIFESTAION CITOYENNE: Des terroristes de 80 ans gazés par la police. LE CRI D’UN MAIRE.

Après avoir saluées par une poignée de main aux élus, les forces de « l’ordre », rentre froidement « dans le tas »!

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De : Faure Philippe, Maire de Malarce sur la Thines
Date : 28 janvier 2011 11:58 

Vendredi 21/01/2011, une manifestation pacifique de citoyens et d’élus venus soutenir leur communauté de communes (CdC Autour d’Anduze) menacée d’éclatement par la volonté d’expansion de l’agglomération d’Alès, a été réprimé avec une violence inouïe par les force de l’ordre.

Gazage et matraquage sans aucune sommation alors qu’il n’y aucune violence ni dégradation.

Une vidéo amateur montre clairement les faits : des manifestants pacifiques, des élus (en écharpe) gazés, des personnes âgées gazées et matraqués, des manifestants blessés et des enfants qui courent.

Si c’est ainsi que les préfets entendent mener la réforme territoriale, ça
promet.

Tout cela est lamentable.

Nous avons besoins de tous les citoyens pour dénoncer
ce qui s’est passé ce jour là à Anduze. 

N’hésitez pas à diffuser largement ce message à l’ensemble de vos contacts.

http://www.dailymotion.com/video/xgp1ko_violences-des-forces-de-l-ordre-gratuites_news

A votre disposition pour toutes informations sur cet évènement.

Alain BEAUD Maire de Saint Sébastien d’Aigrefeuille President de la
Communaute de Communes Autour d Anduze

TEL : 06/14/75/35/03

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VOIR AUSSI:

Silence, la police gaze à Anduze..

UN COMMENTAIRE:

Je suis atterré par la profonde débilité de certains gendarmes gradés présents sur ces images, qu parlent d’elles-mêmes. Eux-mêmes n’ont aucune idée de ce qu’ils défendent becs et ongles sans réfléchir une seconde. Une bande de décérébrés psychotiques, dont ceux qui ont ainsi attaqué des citoyens sans défense mériteraient de passer au tribunal pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui, et surtout d’être soignés en hôpital psychiatrique pour leurs penchants plus que dangereux pour les êtres humains. Des personnes âgées, des élus, des enfants, mais on croit rêver !! Jusqu’où faudra-t-il aller pour que raison soit entendue sans que la violence physique, le mépris de la personne humaine ne s’expriment ainsi aveuglément ? Devrons-nous aussi nous armer à notre tour ? Est-ce là le seul moyen que nous offre « la nation de France », tant proclamée libre dans le monde par ses dirigeants ? Alors, ça arrivera, assurément, mais l’issue finale ne sera plus soumise à aucune garantie de dignité, d’éthique, de sécurité et de raison.

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Chérèque rejoint-il la croisade anti-fonctionnaires ?

Chérèque rejoint-il la croisade anti-fonctionnaires ?

David Desgouilles – Blogueur associé | Mercredi 19 Janvier 2011 à 15:01

Pour le blogueur David Desgouilles, la tribune de François Chérèque dans Libération va étrangement dans le sens du discours ambiant sur les fonctionnaires. Le secrétaire général de la CFDT ne montre en effet pas d’opposition de principe à ce que des concessions de service public soient faites dans les domaines non-régaliens.

(François Chérèque - Wikimedia Commons - cc)

La tribune de François Chérèque publiée dans Libération du 17 janvier a, semble t-il, échappé à la plupart des observateurs. C’est pourtant à une bien étrange profession de foi que s’est livré le secrétaire général de la CFDT. Je ne sais si beaucoup d’adhérents fonctionnaires de la centrale cédétiste achètent Libé mais il est fort possible que pas mal d’entre eux aient pu renverser leur café ou s’étrangler avec leurs tartines lundi matin.

Qu’écrit donc Chérèque ? Citons un long extrait non sans avoir prévenu le lecteur de s’accrocher à sa chaise :

« Le débat doit aussi porter sur la nature de ces services : il y a des fonctions régaliennes à maintenir sous l’autorité directe de l’Etat (parmi elles, le triptyque police-armée-justice) qui doivent être assurées par des fonctionnaires avec des obligations d’impartialité, de continuité, d’égalité de traitement, qui justifient les garanties protectrices de leur statut. Ces obligations ne peuvent pas se permettre de varier selon les changements politiques.

Pour l’ensemble des autres missions, qu’elles soient conduites par le public ou par des opérateurs privés, l’Etat doit assurer contrôle, évaluation et péréquation afin de garantir la cohésion, la solidarité et l’objectif de réduire les déséquilibres territoriaux et sociaux.

Une mission de service public ne se résume pas à la forme juridique de l’entreprise ou au statut du personnel. Un salarié du privé qui assure une mission de service public n’est pas moins républicain qu’un fonctionnaire qui effectue la même tâche. »

Entendons nous bien : juridiquement, ce que dit Chérèque n’est pas faux. Un voyageur débarquant à Roissy lundi matin et n’ayant pas remis les pieds en France depuis le nouvel an pourrait même ne pas s’en formaliser outre mesure. Hors contexte, ce rappel de la législation en vigueur ne mangerait pas de pain. Les concessions de service public existent dans notre droit. Et, effectivement, on ne mesure pas le républicanisme au fait qu’on est fonctionnaire ou non. Seulement voilà, depuis deux semaines, il y a eu quelques petits évènements qui n’ont pas dû échapper à un secrétaire général de la CFDT : la proposition Jacob de supprimer l’emploi à vie des fonctionnaires ; puis, la semaine dernière, le dépôt par Monsieur Mancel (UMP) d’une proposition de loi visant à limiter le statut de la fonction publique aux missions régaliennes.

 

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Sarkozy ne leur souhaitera pas une bonne année

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Sarkozy ne leur souhaitera pas une bonne année

Après la CGT, le PCF et le Parti de Gauche, c’est au tour des principales fédérations syndicales du monde éducatif et de la CGT du spectacle de boycotter les voeux du président, les jugeant « hypocrites » au regard des suppressions de postes. 

Après la CGT, le PCF et le Parti de Gauche, les principales fédérations syndicales du monde éducatif ont décidé de boycotter, mercredi 19 janvier, les voeux de Nicolas Sarkozy, ceux-ci leur paraissant « hypocrites » quand des dizaines de milliers de postes sont supprimés. La fédération CGT du spectacle a annoncé qu’elle ne serait pas non plus présente à la cérémonie, pour protester contre les « mesures régressives » prises par le gouvernement dans le secteur.

La FSU, l’Unsa Education et le Sgen-CFDT, qui pèsent plus de deux tiers des voix aux élections professionnelles dans l’Education nationale, ont annoncé mardi leur intention de ne pas se rendre au Grand Palais aux « voeux au monde de la connaissance et de la culture ».

« Les mesures prises sous la responsabilité du chef de l’Etat sont par leur ampleur et leurs conséquences d’une telle gravité pour la très grande majorité des citoyennes et citoyens et pour l’avenir de notre pays que la présence de la FSU à ces voeux paraît impossible », a expliqué la principale fédération.

« L’Unsa Education ne se rendra pas à une cérémonie teintée d’hypocrisie alors que des réductions budgétaires massives portent atteinte aux établissements et aux services », a ajouté la deuxième.

 

Une situation très tendue

Ce boycott n’est pas une première : en janvier 2009, tous les syndicats avaient déjà décliné l’invitation de se rendre à Saint-Lô (Manche), où le chef de l’Etat avait pourtant choisi de présenter pour la première fois des voeux spécifiques au monde éducatif.

Dans une période de tensions dans l’Education nationale, peu après le retrait en décembre 2008 de la première version de la réforme du lycée à la suite de mobilisations lycéennes, la venue de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô avait d’ailleurs été émaillée de multiples incidents.

Deux ans après, et alors que le ministre Luc Chatel avait ramené pendant l’année scolaire 2009/2010 un certain calme dans l’Education nationale, ce boycott révèle à nouveau une situation très tendue, selon les syndicats.

Le boycott « exprime le ras-le-bol et l’amertume »

Premier motif de colère : la poursuite en 2011 (et au-delà) des suppressions de postes, dans un contexte d’inégalités scolaires croissantes en France, soulignées par l’enquête internationale « Pisa 2009 » de l’OCDE.

Après 50.000 postes d’enseignants supprimés entre 2007 et 2010, le budget 2011 en prévoit 16.000 autres, concentrées dans les écoles et les collèges.

Le boycott « exprime le ras-le-bol et l’amertume face aux suppressions de postes et à ce qu’elles produisent dans le système éducatif. Les bonnes paroles ne suffisent pas, il faut des actes dans le budget », a commenté à l’AFP Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, syndicat réformiste qui s’est finalement rallié à la position des autres organisations.

Alors que les établissements découvrent en ce moment au compte-gouttes les postes qui seront supprimés, ce qui provoque de la colère dans les plus grandes académies comme Versailles, Créteil ou Rennes, le monde éducatif prévoit une journée de protestations samedi 22 janvier à ce sujet.

Le SNUipp-FSU, principal syndicat des écoles, a en outre proposé aux autres organisations une journée de grève unitaire en février.

Une réforme qualifiée de « calamiteuse »

La réforme de la formation des enseignants, unanimement jugée « calamiteuse », et la « dégradation » du dialogue social depuis quelques mois sont les deux autres raisons du boycott des voeux, auxquels ne se rendra d’ailleurs pas non plus le premier syndicat des universitaires (Snesup-FSU).

Pour la première fois de son histoire, la CGT avait boycotté le 6 janvier les voeux du président aux « forces vives de la Nation », imitée quelques jours plus tard par le PCF et le Parti de Gauche pour ceux aux parlementaires.

Ce boycott « est motivé par des mesures régressives »

La fédération CGT du spectacle boycottera également la cérémonie des voeux de Nicolas Sarkozy, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

La Fédération nationale des syndicats du spectacle, de l’audiovisuel et de l’action cultuelle CGT a pris sa décision en cohérence avec celle de sa confédération, qui avait pour la première fois de son histoire refusé de se rendre aux voeux de Nicolas Sarkozy aux partenaires sociaux le 6 janvier.

Ce boycott « est motivé par les mesures régressives prises à l’égard du service public de la culture et du service public de l’audiovisuel et l’absence de toutes réponses à nos propositions de réformes et nos revendications », précise-t-elle.

(Nouvelobs.com avec AFP)

 

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Présence et discussion sur les marchés les 15 et 16 janvier Rassemblement Mardi 18 janvier à partir de 17 h 30 aux Eléphants à Chambéry

Janvier LOPPSI 2 : ils soldent nos libertés !


Le projet de «loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (dite « LOPPSI 2 ») s’inscrit dans un contexte d’inégalités et de régressions sociales majeures. Fourre-tout législatif, sécuritaire et illisible, ce texte annonce un nouveau modèle de société. Populations pauvres et précarisées, jeunes, militants ou internautes sont spécialement visés, mais toute la population est concernée car ce projet marque un recul général des libertés individuelles.


Répression des populations ciblées  :


Répression des populations ciblées  :

Expulsion en 48h et sans contrôle du juge de tous occupants d’habitats hors norme (tente, cabane, caravane, yourte, mobile home, maison auto-construites, bidonville, bus ou camion aménagé …) sur terrain public ou privé, et destruction de leur habitat ; Contrôle accru sur les prestations sociales et obligation pour les travailleurs sociaux de faire de la délation ; vente à la sauvette et vente de métaux sont pénalisées ; expulsion immédiate des transports en commun …

Face aux difficultés sociales d’un nombre croissant de familles, un « couvre-feu » pour les mineurs de 13 ans, une extension du « contrat de responsabilité parentale », un renforcement du contrôle administratif des mineurs délinquants et une procédure de comparution immédiate devant le tribunal pour enfants sont prévus…


Fichage et vidéo surveillance généralisés :


Les fichiers de police et de gendarmerie actuels, truffés d’erreurs, incontrôlables et, de fait, incontrôlés sont reconduits, étendus et interconnectés. Les personnes innocentées resteront fichées.

La LOPPSI 2 systématise l’espionnage de l’espace public : toutes les entreprises privées pourront installer des caméras aux abords de leurs établissements et les préfets le long des manifs ; la police pourra avoir accès en direct aux images captées par les caméras dans les hall et parties communes d’immeubles ; les images de vidéo-surveillance publique pourront être exploitées par des entreprises privées agréées par le Préfet ; dans certains cas, des logiciels de reconnaissance faciale automatique seront utilisés pour identifier les sujets…


Durcissement :


Confiscation automatique du véhicule ; peines-planchers de six mois à deux ans d’emprisonnement dès la 1ère infraction pénale en cas de violence ; bracelet électronique sur décision administrative pour les sans-papiers ; pénalisation des chahuts lors de la réunion des instances électives ; nouvelles périodes de sûreté de 30 ans ; dispositions visant à augmenter le nombre de « doubles peines »…


Pouvoirs policiers accrus :


Filtrage et censure de sites internet ; renforcement des pouvoirs de la police municipale; instauration d’un vague « Conseil national des activités privées de sécurité » qui entérine et annonce la privatisation croissante de la sécurité ; création d’une milice supplétive, dite « réserve civile », de 200 000 gendarmes et policiers à la retraite, et étudiants, rémunérés…


La LOPPSI 2 est la 11e loi exclusivement répressive depuis 2002. Elle s’appuie sur le sentiment d’insécurité sociale qui s’étend à chaque remise en cause des droits sociaux pour tous.


Cette loi nous prépare une société du contrôle, fondée sur la tension et la stigmatisation. Elle concrétise le fantasme de l’ennemi intérieur et assimile tout acte de contestation à une atteinte de l’ Etat. Elle affaiblit la prévention et les garanties judiciaires. Examinée au Sénat à la mi-janvier, elle pourrait rentrer en application au printemps 2011.


Cette loi menace nos libertés et aggrave l’injustice sociale, elle doit être retirée ou abrogée !


Mobilisons nous partout :

Si tu ne t’occupes pas de la LOPPSI 2, elle s’occupera de toi !

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Violence en tunisie: Chômage, cherté de la vie, répression…

—-violence en Tunisie—-

 

—-violence en Tunisie—-

 

Pour les libertés et les droits démocratiques en TUNISIE ! Solidarité totale avec le peuple tunisien en lutte pour ses droits ! Pour la fin du silence et de la complicité du gouvernement français avec le régime de Ben Ali !

 

(Il se passe le même phénomène en Algérie.)

Un mesage de soutien solidaire du PCOF, qui nous semble interressant:

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Solidarité avec la population de Sidi Bouzid
Halte à la répression du régime de Ben Ali
Du travail pour les jeunes

Le 17 décembre, un jeune diplômé, au chômage comme des milliers de compatriotes, s’est immolé par le feu devant la préfecture de Sidi Bouzid. Ce jeune, en charge d’une famille nombreuse, n’avait trouvé comme moyen de subsistance que de se faire vendeur de fruits et légumes. La police a confisqué sa marchandise et son étal, parce qu’il n’avait pas « les autorisations nécessaires ».

Ils sont nombreux, les « yaoumistes » (ceux qui vivent au jour le jour), ces jeunes diplômés au chômage, qui essaient de survivre en faisant de petits boulots, en se débrouillant de mille et une façons. Certains tentent leur chance en essayant de traverser la Méditerranée, qui devient très souvent leur cercueil.
L’acte désespéré du jeune Mohamed Bouazzizi et les conditions dans lesquelles il s’est produit ont provoqué une vague de colère dans la population, notamment parmi les jeunes, qui sont sortis dans la rue.
Les autorités tunisiennes ont répondu par la répression brutale, comme elles l’avaient fait en janvier 2008, au moment des grandes révoltes populaires des habitants du bassin minier de Gafza.
Les émeutes spontanées se sont étendues à plusieurs villes de cette région située à quelque 250 km de Tunis. Le 24 décembre, dans la ville de Menzel Bouzaïne, les manifestants s’en sont pris au commissariat et la police a tiré à balle réelle, faisant un mort et de nombreux blessés. Là aussi, c’est une jeune diplômé au chômage qui a été tué par la police. Les manifestations se sont étendues à toutes les villes de la région.
Devant le développement de cette vague de manifestations et de mobilisation des jeunes, les autorités tunisiennes parlent d’actes « isolés » et dénoncent « l’exploitation qui en est faite par l’opposition ». Mais inquiètes de la propagation de cette contestation sociale qui a suscité un courant de solidarité dans plusieurs villes de Tunisie et dans différentes villes d’Europe, le pouvoir tunisien a envoyé des ministres et des responsables du parti au pouvoir (le RCD) qui ont annoncé des projets de développement sensés donner du travail aux jeunes.

C’est l’aveu de la faillite totale de la politique menée par le clan Ben Ali, qui se maintient au pouvoir depuis 23 ans, en matière d’emploi des jeunes, avec ou sans diplôme. Cette jeunesse qui constitue la majorité de la population et qui dénonce la précarité, le chômage, la corruption et qui veut vivre dans la dignité. Dans les manifestations, le nom de Ben Ali est de plus en plus contesté.
A Paris, un rassemblement a eu lieu le 25 décembre au Métro Couronnes pour dénoncer la répression et pour exprimer la solidarité avec la population mobilisée des villes de la région de Sidi Bouzid.
Avec les organisations tunisiennes et françaises qui dénoncent la répression du régime de Ben Ali, nous exigeons la libération de tous les manifestants arrêtés, la levée de l’état de siège et l’arrêt de la répression.
Nous exprimons notre solidarité avec la jeunesse et le peuple de Tunisie, avec les organisations sociales et politiques qui combattent le régime de Ben Ali et qui travaillent à construire une alternative sociale et politique progressiste, démocratique, anti-impérialiste, qui réponde aux aspirations des travailleurs, de la jeunesse et du peuple de Tunisie.
Nous réaffirmons notre soutien au travail du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie qui oeuvre activement à la concrétisation de cet objectif et exigeons la liberté de circulation et d’expression de son porte-parole, Hamma Hammami.

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Paris, 27 décembre 2010
Parti Communiste des Ouvriers de France
[Source : http://www.pcof.net/ ]

—-violence en Tunisie—-

 

VOIR AUSSI:

Violence en tunisie:http://www.intervalle-dz.com/t2484-violence-en-tunisie

—-violence en Tunisie—-

Quatre morts lors de violences en Tunisie: http://www.lepoint.fr/monde/quatre-morts-lors-de-violences-en-tunisie-09-01-2011-128400_24.php

—-violence en Tunisie—-

Algérie et Tunisie : « Un ras-le-bol face au marasme politique »:

« Un ras-le-bol face au marasme politique »

—-violence en Tunisie—-

Manifestations mortelles en Tunisie :

Une vingtaine de personnes sont mortes lors d’affrontements avec la police, selon l’opposition. A Pantin, «petite explosion» devant le consulat.

http://www.liberation.fr/monde/01012312547-manifestation-mortelle-en-tunisie

—-violence en Tunisie—-

Les affrontements se poursuivent en Tunisie

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/09/les-affrontement-se-poursuivent-en-tunisie_1463071_3212.html#ens_id=1245377

—-violence en Tunisie—-

Article sur Le Monde du 9/01/2011:

Manifestation de soutien aux Tunisiens à Paris : « Il fallait que la rage sorte »

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/01/07/manifestation-de-soutien-aux-tunisiens-a-paris_1462109_3224.html

Place de la fontaine des Innocents, à Paris, la pluie irrégulière qui tombe en cette fin de journée, jeudi 6 janvier, n’a pas empêché environ 250 manifestants de participer à un rassemblement de soutien au peuple tunisien. « Nous sommes ici pour affirmer notre solidarité à l’égard de nos confrères en Tunisie », assure un étudiant venu ici avec son frère et un ami. « Ce qui se passe est un mal pour un bien, poursuit-il, il fallait que la rage sorte un jour. »

Une mère de famille raconte que ses proches sur place ne sont pas touchés par la répression, mais elle se dit très inquiète à propos de ce qu’elle entend. Elle ne comprend pas le tragique destin de Mohamed Bouazizi, le jeune homme dont le suicide par le feu, le 17 décembre, est à l’origine des troubles actuels. Il est décédé mardi soir. « Il était diplômé et pourtant, il n’a pas pu trouver de travail, comme tant d’autres jeunes en Tunisie. »

« ÉLU AVEC 99 % DES VOIX »

Les revendications sont plus larges, elles dépassent le seul aspect social. Trois jeunes femmes affirment qu’elles sont ici contre la dictature. « Ce n’est pas normal que Ben Ali soit réélu tous les cinq ans avec 99,9 % des voix ». Une de ses amies la reprend et ironise : « Il y a du progrès maintenant, le dernier scrutin lui donnait 96 %… » Les trois sont fières du mouvement de protestation.
« Notre soutien ici en Europe va beaucoup les aider. En général, les mouvements sociaux sont trop vite réprimés. »

L’un des jeunes présents au rassemblement est né et a passé son bac à Sidi Bouzid, là où les émeutes ont commencé. Il y était le 18 décembre, un jour après le début des troubles. Il se demandait ce qu’il se passait. « J’étais choqué, je me croyais à Bagdad. Il y avait des pneus et des poubelles qui brûlaient sur les routes. J’ai mis une heure et demie pour arriver chez moi depuis la gare, d’habitude je mets une demi-heure… »

« C’EST COMME LA RÉVOLUTION FRANÇAISE »

Une fois mis au courant de la situation par sa mère et ses copains, il a lui-même participé aux manifestations, qu’il qualifie de guérilla entre les jeunes et la police. « C’est triste, mais les grands changements se passent comme ça. C’est comme la Révolution française », pense l’étudiant.

La nouvelle génération est le moteur du mouvement. Elle cherche à s’émanciper d’un pouvoir qui ne lui laisse pas assez de place à ses yeux. « Les jeunes doivent participer à la vie sociale et politique. Ils doivent prendre leur part », déclare un manifestant dont le sentiment est partagé par tous ici.

Un avocat considère que le premier objectif des manifestations est de briser le mur de la peur. « L’opposition est fragmentée, affaiblie mais on assiste peut-être à une fin de règne. Le résultat sera sans doute une scission au sein du parti au pouvoir. Un clan s’est accaparé toutes les richesses du pays, ça ne peut plus durer. »

Comme tous les interlocuteurs franco-tunisiens rencontrés, cet avocat ne donnera pas son nom. Trop risqué pour eux, s’ils espèrent se rendre encore en Tunisie, et aussi pour leurs familles restées sur place. Ils craignent trop les pressions.

Les autorités tunisiennes ont décidé d’interdire l’accès au site Le Monde.fr.
Guillaume Clerc

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APPEL GRENOBLE

Pour les libertés et les droits démocratiques en TUNISIE ! Solidarité totale avec le peuple tunisien en lutte pour ses droits ! Pour la fin du silence et de la complicité du gouvernement français avec le régime de Ben Ali !

Rassemblement Jeudi 13 janvier 2011 17H30
Rue Félix Poulat Grenoble

Depuis la tentative de suicide, le 17 décembre dernier, de Mohamed Bouazizi, diplômé chômeur tunisien, qui protestait contre la confiscation de sa marchandise par des agents municipaux à Sidi Bouzid, le peuple tunisien se révolte – des très nombreux diplômés chômeurs aux avocats, en passant par les lycéens et les paysans – contre le régime policier, liberticide et anti-social de Ben Ali . Un régime qui a supprimé au fil des années tous les espaces de liberté et d’expression. Les partis politiques, les syndicats, les journalistes, les avocats, les jeunes ont été progressivement étouffés par le président Ben Ali réélu chaque fois sans aucune opposition. 

Nous exigeons que l’Etat français cesse enfin sa complaisance et son soutien indignes. Un lobby bienveillant formé de politiques de droite mais aussi de gauche protège littéralement ce régime qu’il faut bien qualifier de dictatorial. Ça suffit !

Nous n’avons pas le droit de laisser seul le peuple tunisien en pleine révolte !
Nous devons être TRÈS NOMBREUX jeudi 13 janvier…

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192ème semaine de Sarkofrance /-/la tournée des voeux du candidat Sarkozy: Salariés, vous êtes formidables ! Militaires, vous êtes courageux ! Croyants, je vous protège ! Antillais, je vous adore ! En coulisses, les combines. En réalité, la précarité.

192ème semaine de Sarkofrance : la tournée des voeux du candidat Sarkozy

Près de quatre ans après son élection et d’inaction agitée, l’habileté de Nicolas Sarkozy à multiplier les pirouettes, les mensonges ou les omissions ne lasse pas de surprendre. Depuis huit jours, il a entamé sa tournée des voeux. Officiellement, il n’est pas encore candidat à sa réélection l’an prochain. Ses voeux seraient simplement l’occasion d’insuffler courage et détermination aux « forces vives de la Nation » afin que 2011 soit une année utile au pays. Sarkozy fait son devoir, répète-il à chaque fois, son devoir de candidat. Et il faut à chacun d’entre nous une bonne dose d’amnésie immédiate pour écouter sans gêne ni agacement ces élans de chaleur, d’ouverture et d’autosatisfaction d’un Monarque qui ne pense visiblement qu’à sauver son misérable avenir politique personnel.

192ème semaine de Sarkofrance : la tournée des voeux du candidat Sarkozy
Salariés, vous êtes formidables !
Le 1er janvier, Nicolas Sarkozy reçut un millier de fonctionnaires d’astreinte la nuit de la Saint-Sylvestre. 2007 est bien loin. Il fallait oublier ses moqueries publiques contre lonctionnaires, ses critiques contre le droit de grève, ou ses déclarations méprisantes comme celle-ci, à peine vieille de 13 mois : « est-ce que vous pensez que l’avenir de vos enfants c’est uniquement d’être fonctionnaires ? » . Il fallait tout autant oublier ce un décret qui fit débat en février dernier, autorisant le licenciement d’un fonctionnaire au poste supprimé après 3 refus de replacement, ou les manipulations comptables du gouvernement pour justifier ses suppressions dans l’enseignement.

Sarkozy ne dit mot sur la faible revalorisation des rémunérations, en deçà de l’inflation (même avant la crise, quand lui-même s’augmenta de 172% ). Rien non plus sur la baisse prochaine du pouvoir d’achat à cause de la réforme des retraites (via l’alignement des cotisations publiques/privées). Bien au contraire, Sarkozy se félicite. Tout juste assume-t-il la réduction du nombre de postes de fonctionnaires en vertu de la fameuse Révision Générale des Politiques Publiques, et malgré la dégradation de l’emploi depuis 2008. Devant lui, le 1er janvier, il n’avait pas d’enseignants critiques pour cause de vacances. Les quelques policiers et gendarmes présents, à qui l’on demande beaucoup mais avec moins d’effectifs qu’il y a 4 ans 2002, étaient nécessairement tout aussi silencieux que leurs autres collègues. L’auditoire était tenu à l’écoute passive. Le devoir de réserve, version Sarkofrance, n’autorise que louanges ou silence, certainement pas la critique. Sihem Souid, auteure du livre « Omerta dans la police », en sait quelque chose, elle qui vient d’être suspendue quatre mois, et fut lâchée par Jeannette Bougrab, éphémère présidente UMPiste de la Halde à l’automne dernier. Aux précaires de la Fonction publiqu e, un demi-million d’agents embauchés à durée déterminée, Sarkozy avait promis la titularisation. Puis, le gouvernement dévoila ses propositions, il y a une dizaine de jours: 6 ans de CDD pour espérer (et non pas obtenir) un CDI, la belle arnaque !

Le 6 janvier, ce fut au tour des partenaires sociaux de défiler dans les salons dorés de l’Elysée. La CGT avait boudé la cérémonie. Force Ouvrière et la CFDT auraient dû faire de même. L’UNSA, Sud et Solidaires n’étaient pas conviés. La réforme des retraites a laissé des traces. Sarkozy critiqua implicitement l’absence de certains à cette « tradition républicaine. » Quelle tradition ? Celle du mensonge et de la manipulation ? La réforme des retraites a fait fi des exigences du débat démocratique. Elle a même été volontairement séparée de l’examen des lois de financement de l’Etat et de l’assurance sociale pour 2011, alors que le problème majeur était une question de financement. Le calendrier a été volontairement serré. Jamais les propositions gouvernementales principales n’ont été débattues. Sarkozy s’est contenté de lâcher quelques assouplissements sur des mesures initialement ignobles, comme sur l’invalidité physique ou sur certaines mères de familles prochainement à la retraite. Quand aux revenus des plus riches et du capital, on attendra plus tard pour leur demander de contribuer un peu.

Pire, ce jeudi à l’Elysée, Nicolas Sarkozy reconnut qu’il avait exclu dès l’origine toute négociation sociale sur les retraites, au motif que cette réforme n’entrait pas « dans le champs social » et que le désaccord avec les syndicats était trop important. Sacré menteur ! D’avril à septembre, il n’avait cessé de répéter, comme Eric Woerth et François Fillon, combien ce dialogue social était réel et important.

Militaires, vous êtes courageux !
Le 4 janvier, le candidat Sarkozy était en campagne, cette fois-ci devant les militaires, dans une base de Saint-Dizier. Rien de tel qu’une adresse aux armées pour assoir une stature présidentielle. Les mots courage, devoir, patrie, sacrifice, et honneur, peuvent pulluler dans le discours. Le regard peut être sérieux, le ton grave, le drapeau dressé. Sarkozy pouvait se montrer devant des Rafales, prendre une mine sombre pour évoquer nos morts pour la France. Malgré un plan de réduction des dépenses (3,5 milliards d’euros en trois ans) et des postes (54 000), le candidat Sarkozy voulait dire aux soldats combien il les aime : « je m’incline avec respect devant leur mémoire, et j’exprime tout à la fois l’émotion, l’admiration et la gratitude de la nation envers ses hommes qui ont fait don de leur vie à la France.» Ou encore : «… je voulais honorer ces soldats morts pour notre pays. ». « Vous avez fait le choix de ce métier pour l’intensité. Vous ne serez pas déçus. » N’en jetez plus ! Il ne manquait que la larme à l’oeil pour un gros zoom des caméras d’Elysée.fr.

Cet amour soudain pour les forces armées est nouveau. La Grande Muette appréciait peu ce Super-flic devenu président Bling Bling. Encore moins quand il l’accusa publiquement d’amateurisme après le drame de Carcassonne en 2008. Le chef d’état-major de l’Armée de terre avait démissionné après ces outrances présidentielles. La réforme de la carte militaire, la chasse aux sorcières dans ses rangs, la fusion inefficace des services de renseignement ou le rattachement de la gendarmerie à l’intérieur (sans harmonisation des conditions de carrière) ont également laissé des traces. Mais ce mardi 4 janvier, devant de jolis Rafales qu’il peine à vendre à l’étranger, Sarkozy était tout miel et solidaire. A Saint-Dizier, il leur promis des moyens ; il justifia la guerre en Afghanistan qui coûte un mort allié pour deux tués ennemis; il promis la démocratie en Côte d’Ivoire (mais pas en Tunisie, au Gabon, ou en Algérie). Silence dans les rangs ! Le monarque vous aime.

Croyants, je vous protège !
Pour ces voeux aux autorités religieuses, vendredi 7 janvier en matinée, Nicolas Sarkozy put surfer sur l’émotion. Le weekend dernier, une vingtaine de personnes furent tuées dans un attentat devant une église copte à Alexandrie, en Egypte. Un évènement idéal pour récupérer l’opinion de quelques croyants, et faire oublier la brouille estivale avec les autorités religieuses, catholiques à cause de la chasse aux Roms, musulmanes après le discours de Grenoble. Brice Hortefeux, celui-là même qui aimait tant les statistiques de la délinquance roumaine, était à ses côtés. Il en a marre, paraît-il, d’être catalogué trop à droite.

Sarkozy fut lyrique sur la France des droits de l’homme et de la liberté de conscience. Il fustigea l’épuration religieuse dans l’Egypte de son ami Hosni Moubarak. Il fut pourtant toujours silencieux sur la répression sauvage des émeutes de la faim en Tunisie. Là aussi, le dictateur Ben Ali est un ami. L’homme du discours de Latran, en décembre 2007, oublia son fumeux concept de laïcité positive, son éloge du curé et du prêtre irremplaçables contre l’instituteur.

En janvier 2011, l’homme du Fouquet’s a changé, il est candidat, il prône une République laïque et irréprochable.

Antillais, je vous adore !
Après cet hommage improvisé pour cause d’attentat, Sarkozy est parti vendredi aux Antilles. Son épouse Carla, fidèle soutien pour les déplacements électoraux du candidat Sarkozy, est du voyage. Son mari espère attirer du monde et de la ferveur. Ce fut réussi. L’aéroport était plein de sympathisants enthousiastes à l’arrivée du couple présidentiel, « une fierté pour ces militants UMP » relate un journaliste local. Le quotidien France Antilles, espèce de Figaro local, y perdit son sang-froid de bonheur devant ses « deux anges au paradis », se prenant à « imaginer que le fruit de cet amour — tant souhaité dit-on par la belle Première dame — puisse être conçu ici, dans nos eaux chaudes et claires.» Pour la Reine de Sarkofrance, ce bain de foule est bienvenue. Il l’éloigne des tracasseries de la Villa Montmonrency, ce ghetto doré où elle crèche dans le 16ème arrondissement de Paris, et où des grincheux aimeraient construire des logement sociaux. Et évidemment, sur place, elle visita un foyer pour enfants maltraités.

Jean-François Copé, le nouveau fidèle de l’UMP, est aussi de la partie : « L’idée surtout c’est de commencer à préparer la levée en masse pour l’élection présidentielle » a-t-il expliqué en arrivant surplace. On avait compris. Ce voyage est électoral.

Sarkozy était souriant et avenant. Grand seigneur, il promit d’installer une plaque au Panthéon en l’honneur d’Aimé Césaire, décédé en avril 2008. « Par cet hommage simple mais solennel de la République, le chef de l’Etat souhaite respecter la mémoire d’un homme qui avait fait de la modestie une exigence de tous les jours » Un anti-Sarko avant l’heure en quelque sorte… En décembre 2005, le poète antillais avait refusé de recevoir le ministre de l’intérieur de l’époque, un Sarkozy qui prêchait contre la repentance et s’enthousiasmait pour le rôle positif de la colonisation, y compris en Outre-Mer. En 2007, Aimé Césaire présidait le comité de soutien à Ségolène Royal. Pour ses funérailles, sa famille avait refusé que Sarkozy prenne la parole.

Ce vendredi, il fallait oublier les émeutes, pendant deux mois il y a deux ans, qui secouèrent les îles, la trouille de Sarkozy de venir surplace alors qu’il l’avait promis, le taux de chômage hors normes nationales (21% en Martinique, 24% en Guadeloupe), ou la vie chère contre laquelle le gouvernement est resté finalement impuissant. Il fallait oublier le discours de Dakar, le 26 juillet 2007, quand Sarkozy expliqua à un auditoire sidéré que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire.

En coulisses, les combines
Au sein même de son camp, les signes que la campagne est lancée sont manifestes. A l’UMP, Copé a fait retirer l’organisation de primaires du règlement intérieur. L’abécédaire des promesses de 2007 a été retiré du site web de l’UMP depuis longtemps.

Pragmatique, Sarkozy cajole ses déçus de l’intérieur, en soudoie d’autres, en menace d’autres encore. Jean-Louis Borloo a eu droit à un dîner avec Jean-François Copé. Le faux rebelle du centre radical est finalement radicalement resté affilié à l’UMP. Il faut dire que le parti présidentiel le subventionne d’un million d’euros par an. Fadela Amara a eu droit à deux hochets, une légion d’honneur comme Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et une nomination comme haute-fonctionnaire, sans concours ni mérite, à l’inspection générale aux affaires sociales. Act Up Paris en a profité pour lui demander si elle avait eu connaissance du rapport tenu secret de l’Igas sur l’Aide Médicale aux Etrangers. Dur, dur d’être une rebelle ! A peine remise d’un rapport sans intérêt sur la dimension sociale de la mondialisation, Christine Boutin a également reçu sa médaillette d’honneur. Rama Yade, qui vient de partir de l’UMP pour le parti de Borloo, a été promue ambassadrice à l’UNESCO, alors qu’on découvre que ses agapes sud-africaines pendant la Coupe du Monde auraient coûté 45 000 euros aux contribuables.

Pragmatique, Sarkozy l’est tout autant quand il se débarrasse de l’encombrant Eric Woerth. Mardi, l’ancien collecteur du Premier Cercle, le plus fidèle des sarkozystes, a cru bon devoir se défendre d’avoir agi seul dans la cession contestée en justice de l’hippodrome de Compiègne, au fabuleux prix de 2,5 millions euros. Menacé de passer devant la Cour de Justice, il a expliqué que l’arbitrage avait été pris par les services du premier ministre. Paf ! Le lendemain, ces derniers faisaient savoir qu’il n’y avait eu qu’une réunion informelle à Matignon où les ministres Woerth et Le Maire s’étaient mis d’accord sans intervention de Fillon… L’été dernier, Sarkozy s’était aussi débarrassé de Joyandet, amateur de jet privé et Blanc, amateur de cigares. Ces deux-là ont eu de la chance d’être en France. Un député britannique, convaincu de s’être indûment fait rembourser 27 000 euros de frais, vient d’être condamné à 18 mois de prison ferme. En Angleterre, on ne rigole pas avec les abus. En Sarkofrance, on les récompense.

Pour faire campagne, il faut de l’argent. Le Premier Cercle est toujours actif. La publication, jeudi, des comptes des partis politiques en 2009 révèle combien l’UMP sait être imaginative pour dépasser légalement les plafonds imposés aux donations privées. On connaissait, depuis l’affaire Woerth/Bettencourt, l’existence des micro-partis. Voici qu’on découvre qu’une Valérie Pécresse a engrangé 390 000 euros de dons privés l’an passé, plus que les Verts et le Modem réunis…

On se demande déjà avec quelle ampleur les deux micro-partis dédiés à Nicolas Sarkozy, pour l’instant en sommeil, vont se réveiller en cette année préélectorale. Amis expatriés, sortez les carnets de chèques !

En réalité, la précarité
Un bon candidat sortant se doit de faire oublier son bilan, surtout quand il est mauvais. En presque quatre ans, Sarkozy a peu de médailles à exhiber. Il croit que son impopularité est due à ses réformes, et notamment celles des retraites. Son impopularité, dès l’automne 2007, vient surtout de ses promesses non tenues. Il répète désormais partout qu’il a pérennisé notre protection sociale. Sa réformette des retraites d’octobre dernier ne rassure pas grand monde, des députés de l’UMP qui dénoncent son impasse financière d’ici 3 ans aux agences de notation qui s’amusent de ce court répit.

Le 20 janvier prochain, les syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisations, cette fois-ci contre la précarité, y compris dans la Fonction publique.

Sarkozy réécrit l’histoire, notamment sa relance sociale contre la récession.

Il oublie que les mesures de soutien (comme l’amélioration de l’indemnisation du chômage, notamment partiel) ont été obtenues de force contre lui, en janvier 2009, après des manifestations monstres contre un plan de relance injuste. Il omet de rappeler qu’il a sabré la plupart de ces mesures pour l’année qui démarre, alors que la reprise n’est pas là, et le chômage massif.

Jeudi 6 janvier, Roselyne Bachelot a dû reconnaître que le « RSA jeunes » n’a concerné, plus d’un an après son lancement, que 5.024 personnes, contre 160.000 prévus. Dès le début, on avait critiqué ses critères d’éligibilité (2 ans de CDI sur les 3 dernières années). C’est l’un des rares aveux d’échecs du gouvernement. Sur l’ampleur du chômage, rien de tel. Même devant les partenaires sociaux, Sarkozy loue la résistance au choc de la crise, et « la reprise qui se dessine ». Il y a à peine 10 jours, l’INSEE avait pourtant douché froid le gouvernement en réajustant à la baisse ses prévisions de croissance pour 2010. Et le chômage reste massif et en croissance, malgré les manipulations statistiques habituelles. Les rapports et bilans se succèdent sur la précarité (familles mono-parentales,  mal-logement, inégalité de revenus), mais ils sont sans effet.

Officiellement, donc, Sarkozy n’est pas candidat. Faites semblant d’y croire encore un peu.

Amis sarkozystes, où êtes-vous ?

Billet mis en ligne par D.R. (DS Cgt Tyco Electronics France SAS)

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