—-1/3—-
Tunisie : Pétition de soutien à la création du Conseil National pour la Protection de la Révolution
par www.nawaat.org, samedi 19 février 2011, 10:0
Vendredi 11 février 2011 se sont réunis, au siège du Conseil National de l’Ordre des Avocats Tunisiens à Tunis, les représentants de vingt-huit partis, associations et organisations tunisiens. Ils ont étudié les propositions relatives à la création d’une instance nationale pour la protection de la révolution, en signe de fidélité au sang des martyrs, en concrétisation des aspirations du peuple tunisien, en consécration des principes de sa révolution et pour éviter les dangers de son détournement et de son avortement, ainsi que le vide. Les participants, malgré leurs différences d’opinion sur le gouvernement actuel, sont convenus de l’importance de la création de cette instance qu’ils ont appelée « Le Conseil National pour la Protection de la Révolution », selon les principes suivants :
-
contrôler les travaux du gouvernement provisoire qui assure la gestion des affaires courantes qui devra soumettre la nomination des hauts fonctionnaires au Conseil pour approbation ;
-
revoir la composition et les prérogatives des commissions constituées, afin qu’elles fassent l’objet d’un consensus, et faire en sorte que les projets qu’elles avancent soient automatiquement soumis au Conseil pour approbation ;
-
prendre les dispositions qu’impose la situation transitoire, en particulier dans le domaine de la justice et l’information.
-
Ce conseil se compose des représentants des différents partis politiques, des associations et des organisations précitées et de représentants des différentes régions, selon le principe du consensus.
-
Ce Conseil devra être mis en place en vertu d’un décret-loi émis par le Président de la République par intérim.
Nous, les citoyens tunisiens signataires de cette pétition, soutenons la création du Conseil National pour la Protection de la Révolution, ainsi que les objectifs de ce Conseil pour la protection de la période transitoire jusqu’à la réunion des conditions fondamentales nécessaires à la tenue de référendums et d’élections réellement démocratiques à travers lesquelles le peuple choisira, en toute liberté et en toute responsabilité, l’orientation politique de la phase suivante, et ce dans les plus brefs délais, en signe de fidélité au sang des martyrs et aux principes de la révolution de la citoyenneté : liberté, dignité et justice.
Cliquer ici pour signer la pétition.
Afficher le message d’origine · Partager
—–2/3—-
Succès du meeting de soutien à la révolution en Tunisie et aux luttes des peuples arabes
Le meeting organisé à paris par le « collectif du 14 janvier », à la bourse du travail de Saint
Denis, a été un grand succès.
Salle bondée, avec une grande majorité de Tunisiens.
Toutes les luttes des peuples arabes ont été saluées, à travers des interventions de
représentants d’Egypte, du Maroc, d’Algérie, de Libye et bien sûr de la Tunisie.
L’intervention du camarade Hamma Hammami, porte parole du PCOT, a bien posé les
questions cruciales auxquelles le processus révolutionnaire et les partis et organisations qui
veulent le pousser « jusqu’au bout » sont confrontés.
Le souffle de la révolution soulève de grands espoirs et il faut être à la fois lucide et déterminé pour être à la hauteur de cette situation historique.
Le camarade Hamma a expliqué la nature du gouvernement actuel, présidé par Ghannouchi,
un pilier du régime de Ben Ali, dont la tâche essentielle est de fermer la parenthèse du
processus révolutionnaire et priver le peuple tunisien de l’exercice du pouvoir. Il y est
encouragé par l’UE, les USA et la France, dont les gouvernements veulent pouvoir garder la
mainmise économique et politique sur le pays.
Dans un esprit internationaliste, les organisateurs ont tenu à donner la parole aux partis de
France venus soutenir le meeting. Si quelques uns ont malheureusement eu tendance à
« donner des leçons », ils ont tous tenu à saluer le combat du peuple tunisien.
Notre parti a fait une courte intervention, pour souligner l’importance de ce processus
révolutionnaire, qui place le débat sur cette question, y compris en France et qui contribue à ladélégitimation et à l’affaiblissement du pouvoir Sarkozyste, qui a soutenu jusqu’au bout la
dictature. Il a aussi souligné l’importance de l’unité des forces qui luttent pour faire avancer le processus révolutionnaire.
Le débat s’est prolongé avec Hamma et de très nombreux participants, dont beaucoup placent leurs espoirs dans le PCOT, dans les forces qui se sont regroupées au sein du collectif du 14janvier.
Samedi, la manifestation de clôture de la semaine anti-coloniale, à la République (15
heures) sera bien évidemment en soutien aux mouvements des peuples du Maghreb, du
Moyen Orient, pour la démocratie, la justice et le progrès social, pour la solidarité
internationale entre les peuples, dans leur combat contre l’impérialisme et les régimes à sa
solde.
Notre Parti s’associera à cette expression internationaliste avec les luttes d’émancipation et y
fera aussi entendre les mots d’ordre sur le retrait des troupes françaises d’Afrique, l’arrêt de
l’ingérence dans les néo-colonies, notamment en Côte d’Ivoire. Nous appelons nos amis à
rejoindre les rangs de notre cortège.
[Source : http://www.pcof.net/ ]
—-3/3—-
Table-Ronde politique sur la politique d’asile et d’immigration
Jeudi 24 février 2011 Grenoble.
Table-Ronde politique sur la politique d’asile et d’immigration
Jeudi 24 février 2011
Intervention du
Nous tenons à remercier les associations qui ont invité les partis politiques de gauche à venir
s’exprimer sur la politique d’asile et d’immigration.
Nous allons répondre aux 4 questions qui nous sont posées.
1. Pourquoi des centaines de milliers de personnes n’hésitent-elles pas à risquer leur vie pour entrer en Europe, en provenance notamment du Maghreb et d’Afrique subsaharienne?
Il y a eu plusieurs vagues d’immigration, dans des contextes différents : colonialisme,
néocolonialisme (après les indépendances formelles) et aujourd’hui, dans le cadre de ce qu’on appelle la mondialisation libérale.
Toutes ces strates se superposent.
Ses anciennes colonies d’Afrique ne sont plus la « chasse gardée » du seul impérialisme français.
Mais les banques et les entreprises françaises comme Areva, Bolloré, Bouygues, Total ou Véolia
continuent à piller une grande partie de leurs richesses, avec la complicité de pouvoirs locaux, corrompus, protégés par un réseau de bases militaires françaises.
Ces liens de dépendance entravent le développement économique.
L’agriculture vivrière a été liquidée au profit des cultures d’exportation et la paysannerie, qui
constitue la majorité de la population est laminée par les politiques néolibérales :
« FMI = Famine,Misère, Impérialisme » disent nos camarades de la CGT du Burkina-Faso !
La spéculation sur les céréales et la flambée des prix des matières premières provoquent des
famines. Les entreprises nationales ont été privatisées et les services publics ont disparu.
C’est pour fuir la misère que des hommes et des femmes, la force vive de ces pays, quittent leurfamille, leurs amis et le continent, au péril de leur vie.
– Une autre source de l’immigration, ce sont les pays de l’Est, en particulier des Balkans. Les
thérapies de choc, les privatisations sauvages y ont enrichis des oligarques et des mafieux mais une grande partie de la population, frappée par le chômage, est contrainte à l’immigration pour tenter de trouver du travail ou des aides à la survie.
– Une autre cause de l’immigration, ce sont les guerres de repartage que mènent directement ou, par peuples interposés, les grandes puissances impérialistes : celles qui ont déchiré l’ex
Yougoslavie, celles qui ont déversé leurs bombes sur l’Irak, celle qui se poursuit actuellement en Afghanistan, les guerres civiles réactionnaires qui créent des millions de déplacés en Afrique, ou ces interventions militaires au nom de « la lutte contre le terrorisme », comme celle que la France mène de façon larvée au Niger pour protéger Areva…
2. Le PCOF est-il pour l’ouverture des frontières et la libre circulation, voire la libre installation des personnes ?
Le néolibéralisme est pour la libre circulation des capitaux, pour le droit de piller sans entrave.
Concernant la main d’œuvre, c’est en fonction des besoins du Capital !
Devant tous ceux qui n’ont pas été « choisis » (selon le concept de Sarkozy !), l’Europe se transforme en forteresse (dispositif Frontex), érige murs de la honte et barrières de barbelés, passe des accords policiers avec les Etats d’origine ou des régimes gardes-chiourme comme celui de Kadhafi…
Mais aucun de ces dispositifs sécuritaires et liberticides ne parviendra à empêcher les flux
migratoires :
-tant que nous ne mettrons pas le holà à la « Françafrique », aux accords iniques entre l’UE et
les pays d’Afrique,
-tant que les politiques néolibérales y continueront leur entreprise de destruction massive
des droits sociaux et politiques.
-tant que nous laisserons les puissances impérialistes piller et ravager ces pays avec la
complicité de dictateurs locaux.
Prenons un exemple, celui des Tunisiens qui arrivent actuellement sur l’Ile de Lampedusa pourgagner l’Europe.
En 1986, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a été incluse dans un programme de
restructuration des entreprises publiques imposé dans le cadre d’un « Programme d’ajustement
structurel » du FMI et la BM.
Cette restructuration n’a tenu compte que des taux de profit à réaliser ou à préserver. Le nombre des salariés de la CPG est passé de 14 000 dans les années 1980 à environ 5300 en 2007 !
Dans cette région, comme dans tant d’autres déshéritées, le taux de chômage avoisine les 40%.
Le renversement de Ben Ali n’a pas fait disparaître d' »un coup de baguette magique » ce chômage et cette misère.
Le soutien au processus révolutionnaire en Tunisie est la réponse de fond que nous pouvons
apporter. Une réponse qui n’a rien à voir avec la construction néolibérale dite de l’ « Union pour la Méditerranée » promue par les Sarkozy, Moubarak et autres Ben Ali !
3. Le PCOF est-il pour la fermeture des centres de rétention ?
Oui, bien sur. Les centres de rétention administratifs sont des zones de non droits que toutes lesorganisations démocratiques dénoncent.
Nous dénonçons également les tribunaux et la justice d’exception qui s’instaurent peu à peu pourles étrangers.
Nous sommes pour la défense du droit d’asile, la défense de l’Aide Médicale de l’Etat, nous
dénonçons le délit de solidarité, la double peine pour les condamnés d’origine étrangère, la
possibilité de déchéance de nationalité…
4. Le PCOF est-il pour la régularisation des sans papiers ?
Etre sans papiers, cela signifie être sans droit, sans protection sociale et, quand une fraction de la population est sans droit, c’est toute la population qui est concernée. Alors oui, nous sommes pour la régularisation des sans papiers,
Mais, sur cette question, comme sur l’ensemble des revendications sociales et celles
démocratiques que nous venons d’évoquer, il ne suffit pas de se déclarer « pour », il faut
savoir comment nous allons pouvoir les imposer.
La grève des travailleurs sans papiers est, de ce point de vue, une expérience très importante.
Alors qu’il semblait ne plus y avoir aucune perspective d’arracher quoi que ce soit face à la
surenchère xénophobe et sécuritaire du gouvernement Sarkozy, des travailleurs sans papiers sont entrées dans le combat syndical en tant que travailleurs, avec les outils classiques de la lutte de classe : la grève, les piquets de grève, les occupations, les manifestations…
Ils sont sortis de l’ombre, de l’isolement et, collectivement, ont vaincu la peur et se sont mobilisés, syndiqués pour s’impliquer dans la plupart des grandes manifestations sociales.
Ils ont développé leur propre conscience de classe et, par leur courage et leur lutte ont suscité la sympathie et la solidarité; ils ont, ainsi, concrètement contribué à faire reculer le racisme et les entreprises de division
Car les autres travailleurs ne les ont plus vus comme des « problèmes », mais comme des travailleurs comme eux, qui participent à la création de richesses, paient des impôts, des cotisations sociales, et qui renforcent les luttes communes…
Alors, bien sur, nous soutenons leur revendication et le collectif des onze qui, avec la CGT, leur apporte un appui actif.
Ensemble nous devons obliger le gouvernement à respecter ses engagements. C’est un coin qu’ilfaut enfoncer dans sa politique réactionnaire en matière d’immigration.
C’est comme ça que nous concevons la lutte : pas seulement en nous indignant – ce qui est
légitime – mais en apportant une solidarité active à ceux qui luttent et s’organisent ; car ensemblenous renforçons le combat commun.
Notre conclusion
L’immigration est le produit d’un système, le système impérialiste qui accroît toujours plus le
fossé entre riches et pauvres (1 milliard d’être humains « vivent », façon de parler, avec 1,25 $ parjour), c’est un système qui développe les inégalités entre les pays et, dans un même pays, entre les régions.Les politiques en matière d’immigration sont l’élément d’un tout : pendant les périodes de
croissance, elles sont un outil pour suppléer au manque de main d’œuvre, augmenter la
production de masse et les profits.En temps de crise, elles sont une arme pour mettre les travailleurs et les peuples en concurrence entre eux et faire payer, à tous, la crise.
Nous devons tenir les deux bouts.
1. Développer une solidarité active avec les forces politiques et syndicales qui, dans les pays
dominés, mènent la lutte pour leur émancipation nationale et sociale, pour des changements
politiques et sociaux de fond, comme c’est le cas aujourd’hui, par exemple, en Tunisie, avec le
Front du 14 janvier.Nous devons le faire, en particulier, vis-à-vis des forces qui mènent cette lutte dans les anciennes colonies françaises et dans les pays dominés par notre propre impérialisme.
2. Travailler, en même temps, pour faire émerger, ici, une alternative de rupture avec les politiques libérales et social-libérales menées depuis des décennies.
Sur les questions du droit d’asile et de l’immigration, comme sur les autres questions, seul un
gouvernement réellement progressiste, dans ses actes et pas seulement dans son programme et ses discours, pourra réaliser cette rupture. Rupture, que la gauche social libérale, empêtrée dans son « réalisme », n’a jamais réalisée et ne pourra pas réaliser.C’est pour cela, que notre parti pense qu’il est urgent de travailler à la construction d’un Front populaire révolutionnaire, maintenant, avec toutes les forces politiques, sociales, syndicales et associatives qui aspirent à des changements politiques et sociaux de fond et qui doivent, s’unir pour cela.
Nous espérons que cette table ronde et le débat qui s’en suivra pourront y contribuer !
Billet mis en ligne par D.R. (DS Cgt Tyco Electronics France SAS)